jeudi 18 novembre 2010

Conflit social à la BIH : ça repart de plus belle




1/3 des salariés de la Blanchisserie Industrielle Interhospitalière s'est remis en grève (un peu plus d'un mois après la première grève du 7 octobre). La cause du mouvement social demeure identique : la nouvelle responsable de la BIH. Les salariés lui reprochent de mettre la pression sur trois membres de la direction (dont le responsable technique et le responsable des transports) pour les remplacer par une nouvelle équipe (plus proche de la responsable) ; à noter : la nouvelle responsable a assigné 80% du personnel dès le premier jour du conflit pour faire tourner la blanchisserie (ce qui est proprement illégal, la loi prévoit une assignation à hauteur de 50% des effectifs et ce à partir de plusieurs jours de conflit). Au-delà du mouvement social, c'est la motivation des salariés qui est en train d'être cassée. Ceux-ci me confiaient qu'ils sont prêts à de nombreux efforts pour améliorer le fonctionnement de la blanchisserie (dont travailler des jours fériés si nécessaire). Encore faut-il que le dialogue social soit de qualité. Ce qui n'est plus du tout le cas. Le risque : la crispation d'un côté et d'un autre, sans issue profitable à tous.

mercredi 10 novembre 2010

Compte rendu de la réunion de concertation 'aménagement de la dalle du Bel-Air' à la Soucoupe

Le film de présentation du futur projet d'aménagement de la dalle du Bel Air a été projeté hier soir à la Soucoupe en présence de Jean Stuckert, adjoint en charge du projet, de Marie-Christine Nicod, présidente du conseil de quartier (mise en place par l'équipe municipale et successeur de Brigitte Bel), de la présidente de la Soucoupe, du directeur juridique et du directeur technique de la mairie de Saint-Germain-en-Laye.

L'introduction est réalisée par Jean Stuckert rappelant la genèse du projet (petite précision il ne faisait pas partie de l'équipe municipale lors du lancement du projet). Vient ensuite la projection du film. Vous savez le genre de film de synthèse où tous les gens ont l'air heureux, un peu comme dans 'Paris' de Cédric klapisch, avec François Cluzet dans le rôle d'un architecte vivant dans un monde irréel, désincarné. Le film donne également cette impression de monde désincarné, imaginaire, loin de la vie quotidienne des habitants. Un film présentant des habitants du quartier (une mère de famille, un jeune, un salarié travaillant à Paris, une personne en voie de réinsertion, un enfant de l'école maternelle, une personne âgée de la maison de retraite...) en les faisant témoigner sur ce qu'est leur vie quotidienne au Bel-Air et comment ils perçoivent le projet auraient eu beaucoup plus d'impact. Au lieu de cela donc, un film très lisse où tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Où les formes architecturales sont aussi lisses que les gens qui déambulent, sourires aux anges.

Viennent ensuite les échanges avec la salle où l'on se rend compte que le projet est pour l'heure (il est encore temps d'y remédier) déconnecté de la vie sociale, culturelle et économique du quartier et de ses environs. Je demande quelles sont les difficultés auxquelles la municipalité est confrontée, expliquant l'année de retard prise par rapport au début des travaux (fin 2011). Les personnes en charge des aspects juridiques et techniques me rétorquent qu'il y des problèmes de foncier, en clair que la mairie n'est pas propriétaire de l'ensemble des 5400 m² à aménager et qu'elle est amenée à dialoguer avec les autres propriétaires (notamment la résidence Arpège). Autre difficulté, technique celle-ci : le renforcement du mur des garages sous la dalle, le long du boulevard hector berlioz, pour soutenir la nouvelle structure. Celui-ci entraine soit la suppression des places de garage derrière le mur, soit de mordre sur la chaussée (aucune des deux options n'est pour l'heure retenue, laissant le problème tel quel). Une autre personne demande si le boulevard hector berlioz sous la dalle peut être mis en double sens (option qui ne semble pas retenue par l'équipe municipale du fait des nouvelles contraintes environnementales tendant à réduire la place de l'automobile, ce dont je me satisfais). Mais à ce moment là, pourquoi ne pas davantage mettre l'accent sur les mobilités douces ?  Et pourquoi ne pas profiter du réaménagement pour faire de ce projet le poumon culturel et social du quartier ? Avoir un centre culturel ouvert qui trancherait avec la Soucoupe et son grillage tout autour ; avez vous vu un grillage autour de la maison des associations dans le centre de Saint-Germain ? Se retrouver ensemble dans une optique purement consumériste - sens du projet actuel - délite le lien social plus qu'il ne le renforce, accroit le sentiment de frustration des uns par rapport aux autres.

Je peux entendre le discours de l'adjoint sur le fait de verrouiller les aspects juridique et technique du projet avant de parler de son contenu (même si pour l'heure des services municipaux et un pôle médical sont déjà prévus). Mais le risque est ensuite d'avoir de telles contraintes techniques et juridiques que le projet soit trop normé, trop structurant et empêche d'associer des projets qui soient en adéquation avec les besoins des habitants (pourquoi par exemple ne pas réfléchir à une 'cantine' tenue par une personne en voie de réinsertion, et approvisionnée par une AMAP à créer ? Et qui permettrait de dynamiser le tissu économique, qui plus est issu des habitants du quartier). Pourquoi ne pas permettre par exemple l'ouverture d'un commerce halal ? La France entière s'y est mise (sauf un camp d'irréductibles gaulois retranchés derrière les grilles de la mairie de Saint-Germain-en-Laye ?).

Tout projet de concertation digne de ce nom associe à la réflexion très en amont les équipes de développement économique, culturel ainsi que les services juridique et technique, aux habitants, associations de quartier pour réfléchir en un même lieu, et au même moment, au contenu du projet. Ensuite à chacun de voir quelle est la faisabilité des options techniques et juridiques retenues puis de se réunir à nouveau pour exposer ce qu'il est possible ou non de réaliser et quelles sont les alternatives. Comme dans le monde de l'entreprise en somme. Il n'y a rien de pire que d'avoir des groupes de travail déconnectés les uns des autres car chaque groupe n'est plus à même d'apprécier le contenu des recommandations. Le risque est ensuite de rayer à la hussarde, d'en haut, les pistes retenues. En résulte un découragement des acteurs et une désimplication progressive du processus de concertation, du contenu, avec au final un rendu peu en adéquation avec la réalité sociale, économique et culturelle du quartier. Le risque, plus grave celui-ci, est le décalage entre les bonnes intentions des uns et la perception du projet par les autres. De nombreux projets ne tiennent pas dans la durée car les responsables sont persuadés de la qualité du projet et les usagers, les habitants, peu satisfaits du produit fini. Des dégradations peuvent s'en suivre, résultat de l'incompréhension entre les uns et les autres, appelant au renforcement des mesures de sécurité (caméra de surveillance, maitres chiens), et au final, l'installation d'un sentiment de malaise, de fossé qui s'installe entre les uns et les autres, contribuant à renforcer le gap avec le centre de Saint-Germain, voire  au sein du quartier du Bel-Air (le quartier est une mosaïque sociale, économique et culturelle des habitants du globe). Réaménager la dalle sans associer toutes les populations pourrait renforcer les crispations communautaires et faire du nouveau projet le symbole de la mise à l'écart des uns par les autres, d'accentuation de séparation initiée par la N13, puis par la zone d'activité économique entre la sous préfecture et la rue de l'aurore, puis par la voie ferroviaire séparant le Bel-Air en deux, et enfin par la nouvelle dalle.

La mosaïque sociale et culturelle doit être vécue comme une chance, une opportunité pour dynamiser le quartier. Aujourd'hui les différentes communautés nationales, sociales, cuturelles, vivent un peu recluses. Pourquoi ne pas fonder une 'maison de la planète' où tout à chacun se retrouverait autour de ses différences pour contribuer au lien social dans le quartier, par des activités, animations qu'il reste à inventer avec les habitants ? Voilà un défi à la mesure des ambitions d'une ville comme Saint-Germain-en-Laye.

lundi 1 novembre 2010

La considération de ses administrés commence par des espaces publics propres




Dans la rubrique 'chiens écrasés', je choisis les crottes de pigeon. Eh oui, on est bien à Saint-Germain-en-Laye, loin de l'image d'épinale du château aux abords hyper-clean. Pourtant ces photo sont celles de chemins empruntés quotidiennement par des jeunes, des parents, des enfants se rendant à l'école Jean Moulin, aux commerces de la rue de l'Aurore, ou encore à la gare SNCF. Comment ne pas croire qu'il y a bien un Saint-Germain-en-Laye à deux vitesses ? Un centre sanctuarisé, gentrifié, qui n'a rien à envier aux arrondissements centraux parisiens, et des abords, faubourgs délaissés où se développent une rancoeur facilement compréhensible. Merci à la mairie qui pour une fois ne pourra pas se défausser sur le STIF ou autre prestataire de service.