mercredi 18 janvier 2012

Recul de la mairie sur le projet de mosquée au Bel-Air : honte pour la République !

Emmanuel Lamy a annoncé lors de ses voeux de nouvelle année la fin du projet de construction d'une mosquée dans le quartier du Bel-Air à Saint-Germain-en-Laye, sous la pression du Bloc identitaire, un mouvement social politique situé à l'extrême-droite. On ne peut en vouloir au Maire d'avoir tenté de mener à bien ce projet, mais plutôt à sa majorité que l'on peut taxer d'hyper-réactionnaire.

Cette mauvaise nouvelle est un coup dur pour la communauté musulmane qui n'en est pas à sa première couleuvre. Le ressentiment serait parfaitement compréhensible et sellerait pour longtemps la mise à l'écart de certains Français par d'autres Français (la "vraie France" dirait Le Pen). Cette décision regrettable fait également le jeu des franges extrêmes - largement minoritaires - de la communauté musulmane, qui n'en demande pas tant pour récupérer les "brebis égarées". Elle montre également que tous les Français ne sont pas égaux devant la loi. Alors que des sommes non négligeables sont dégagées par les collectivités territoriales pour restaurer les édifices catholiques, la communauté musulmane ne peut que ruminer sa rancoeur - largement compréhensible tant cette communauté est régulièrement humiliée - à l'égard d'une certaine France, passéiste et réactionnaire. Celle-ci, toujours prompte à stigmatiser les "arabes", n'a qu'une envie : en découdre avec ces "faux Français". Si elle a la bénédiction des pouvoirs publics, alors...

Nous vivons dans un faux état laïc qui favorise certaines confessions au mépris d'une seule (qui plus est, la plupart de ses représentants n'a ni les moyens financiers, ni l'entre-gens pour influer sur les décisions publiques). Tout  cela me donne la nausée !

mercredi 4 janvier 2012

Accidents à répétition sur la piste cyclable Président Roosevelt : c'était écrit...

Un cycliste salement amoché au niveau de la station Total il y a 15 jours, un second moins gravement au niveau du centre administratif, moi-même dont la roue arrière a été emportée par une voiture il y a deux semaines... Quelques exemples collectés ici et là d'accidents sur la piste cyclable de l'avenue du Président Roosevelt. La dangerosité de cette piste cyclable n'est plus à démontrer (cf post du 13 octobre dernier). L'heure serait plutôt à son aménagement pour éviter le pire. Que fait la Mairie ?

Réaménagement de la dalle du Bel-Air : interdit au public !


Il existe deux grands modèles en matière d'aménagement : le premier n'a rien à renier aux pratiques autoritaires de l'ancien empire soviétique : une puissance publique omnipotente, censée incarnée le peuple, qui fait passer les projets en force, avec ce paradoxe : les projets sont publics mais l'individu n'a pas voix au chapitre. Une deuxième, d'inspiration anglo-saxonne, qui s'appuie sur l'individu pour concevoir les projets, qui part des usages pour définir le contenu des programmes. En France, on est davantage dans un modèle de type soviétique, où la puissance publique est censée représentée l'intérêt général, mais où dès lors que l'on essaie d'associer les habitants, les acteurs économiques, la machine se crispe. La Mairie de Saint-Germain-en-Laye n'échappe pas à cet écueil de soviétisation des esprits (rigolo pour une mairie UMP, persuadée d'agir de manière libérale !). La mairie rétorquera qu'elle compte des comités de quartier (a l'instar des comités du peuple phagocytés par les commissaires du peuple où la consultation n'était que de façade) et des organes de concertation publique (véritable cosmétique des projets d'aménagement où les options dégagées ne sont retenues qu'à la marge).

Alors la faute à quoi, à qui ? La démocratie représentative a pour effet pervers de cantonner certains élus dans leur tour d'ivoire, de les déconnecter des gens, persuadés d'agir dans leur coin pour l'intérêt général. Le dialogue démocratique n'a plus cour dans ces communes. Le dialogue est rompu à tel point que lorsque les maires pratiquent la concertation publique, les habitants sont peu présents ou profitent de cette tribune pour s'exprimer sur d'autres sujets où ils ne trouvent au quotidien aucune caisse de résonance. D'où la déception affichée par certains maires : "les gens s'impliquent pas", "ils ne parlent que des crottes de chien", "leur réflexion ne dépasse pas le coin de la rue"...

Et pourtant des solutions de bon sens existent pour impliquer les habitants, les acteurs économiques dans les projets d'aménagement, mais elles ne peuvent se développer qu'à deux conditions :

- avoir la passion du dialogue avec ses administrés
- cesser de penser que la puissance publique est la seule à pouvoir dégager la cohérence des projets d'aménagement

En ce qui concerne le réaménagement de la dalle du bel air, des solutions simples et peu coûteuses existent pour que les habitants, les acteurs économiques s'approprient le sujet. Mais tout laisse à penser qu'on sera bien dans une démarche de type soviétique.